vendredi 25 avril 2014

BIRDS OF PARADISE AU MOMU...PAR HAYLEY

Bonjour à tous!
Je suis heureuse de proposer de nouveau un post sur une expo. J'ai l'impression qu'il n'y a désormais plus qu'en vacances que je trouve le temps d'aller au musée. J'ai des journées bien remplies certes mais je ne suis pas non plus à ce point overbookée! Je pense qu'il faut que j'arrête les fausses excuses et que je m'y remette sérieusement. Le temps, il faut se le donner et puis revoir ses priorités: adieu grasse mat' du weekend, bonjour sorties au musée matinales! 

Boa foncé - 1920
Boa clair - 1920
J'ai profité de mon séjour à Anvers pour visiter le MOMU (le musée de la mode): je crois que quoi qu’aurait été l'exposition présentée, j'y serai allée. Il faut savoir que pendant mes études, surtout pendant mon master en conservation de la mode à Londres, le MOMU faisait partie DES références absolues en terme de muséographie. Et je rêve de rencontrer (et travailler pour!) Kaat Debo, son conservateur au talent hautement inspirant!

Robe Prada - 2005
Manchon - 1860/70
Chaussure Christian Dior - 1997/98
Coiffe Louis Vuitton - 2014
Tout ça pour vous dire, que j'ai poussé la porte de Birds of Paradise, son exposition consacrée au travail de la plume dans la mode, avec la joie quasi-hystérique d'une groupie mêlée à un regard particulièrement scrutateur.
Birds of Paradise propose une immersion dans la mode du XXème siècle à travers le prisme du travail de la plume ou de son évocation, le tout au sein de thématiques pédagogiques et esthétiques.

Thierry Mugler - 1997/98
On est tout d'abord accueilli par une série d'oiseaux naturalisés qui donnent le ton avant une vitrine consacrée au travail de plumassier et notamment à la collaboration de la maison parisienne artisanale, Lemarié avec nombres de maisons de couture. Suit une thématique explorant le travail de la plume comme détail de finition qui imiterait la fourrure et ornerait des ourlets précieux.

Prada - 2005
Pour la vitrine Trompe l'Oeil, on découvre des créations jouant avec d'autres matériaux animaux pour imiter la plume ou encore des procédés d'impression qui recréent une plume fantasmagorique.
La vitrine Paon présente des créations divines dignes des plumes incroyables de cette oiseau à la symbolique tour à tour immortelle, prospère mais aussi vaniteuse. Vient ensuite, le Modernisme qui illustre un emploi plus sobre de la plume dans les créations destinées aux garçonnes libérées des années 1920 ainsi qu'aux costumes hollywoodiens théâtraux des années 1930: les plumes seyant à merveille les robes dégoulinantes des actrices de comédies musicales!

Alexander Mc Queen - 2011
Dans la vitrine consacré au Cygne Blanc &Cygne Noir, on voit la confrontation, si symbolique depuis le Lac des Cygnes de Tchaïkovski, de l'innocent cygne blanc et du maléfique cygne noir.

Nina Ricci par Olivier Theyskens - 2007/2008
Dans une pièce sombre, on découvre l'univers onirique et quasi-gothique de la créatrice belge Ann Demeulemeester.

G: 2011-2012
D: 1992
Tout au long de l'exposition, sont également présentées des œuvres conceptuelles de l'artiste Kate McGwire qui travaille surtout la plume de pigeon et de corneille. Cherchent, à jouer de nos préjugés et à nous faire voir le beau là où on a tendance à le dénigrer comme avec le pigeon et le corbeau, elle crée aussi des installations à l'esprit inquiétant, un peu magique...

Gyre - 2012
On poursuit notre visite avec une vitrine consacrée aux Chaussures qui osent le travail minutieux, sensuel et raffiné de la plume.

Roger Vivier
Puis, on s'intéresse aux jeux de Texture qui fascinent les créateurs du 20ème siècle.

Giambatista Valli - 2013
Après, les chaussures, on ne peut évidemment pas passer à côté des chapeaux qui offrent une surface plus large pour ces ornements élégants et qui permettent une plus grande extravagance.


La vitrine Automne, certainement ma préférée tant ce sont des tonalités qui me séduisent, présentaient des modèles teintés de couleurs plus terriennes et évoquant l'univers de la chasse.
Haider Ackermann - 2006/07
Chanel - 2013
Paco Rabanne - 1994/95
Enfin, on achève notre parcours avec Yves Saint Laurent qui, inspiré par Zizi Jeanmaire dans les années 1960,  utilise à profusion la plume aérienne et mystérieuse!
Robe au premier plan: 1968/69
J'ai beaucoup aimé cette exposition qui permet d'observer les symboliques tantôt innocente, tantôt diabolique du travail de la plume. Associée au luxe et à l'élégance, elle est aussi le témoin d'un savoir-faire fascinant, d'une technicité magistrale et d'une modernité extravagante. 
D'un point de vue muséographique, j'ai trouvé judicieux d'utiliser des mannequins très sobres qui ne venaient pas polluer le regard et ne faisaient pas de l'ombre aux créations. Les explications étaient claires, la pédagogie juste et la contextualisation historique tout comme conceptuelle, avec les œuvres d'artistes contemporaines, parfaitement maîtrisée.
Peut être aurai-je aimé une scénographie un peu plus théâtrale même si le cube blanc muséal laissait le vêtement dominer l'attention.
Seul hic: les vitrines! Je sais bien que la conservation du costume nécessite des règles drastiques et qu'il faille aussi éviter les touchers indélicats de certains visiteurs mais les verres créent énormément de faux reflets (on le voit d'ailleurs sur mes photos!)...qui gâchent un peu la perception. 

Malgré ce détail: c'est une expo à voir!

Plus d'infos: ici

Bises!

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