vendredi 3 juin 2011

LA COMEDIE PARISIENNE DE JEAN LOUIS FORAIN AU PETIT PALAIS...PAR HAYLEY

Bonjour à tous, une petite pause artistique au milieu de toutes ces rayures modeuses!
Je vous propose de vous rendre sans faute au Petit Palais découvrir leur exposition consacrée à l'artiste Jean-Louis Forain (1852-1931) qui s'achève dimanche.

Le Buffet, 1884
Vous pénétrez tout d'abord dans des salles en rouge et noir qui mettent parfaitement les oeuvres en valeur qui sont bien éclairées également. De grands panneaux explicatifs accompagnés de visuels gigantesques vous éclairent sur les différentes thématiques elles aussi très bien organisées. (Pas de photos: arrghh, désolée!)
Forain apprend l'art du dessin dans lequel il excelle grâce aux copies qu'il réalise au Louvre et à son apprentissage au sein des ateliers de Gérôme et Carpeaux. Il vit misérablement dans le Paris bohème où il se lie d'amitié avec Verlaine, Rimbaud et surtout Huysmans. Il s'attache au monde littéraire et illustre certains de leurs vers et ouvrages qui annoncent son goût pour l'estampe et les caricatures.

Le Gommeux au bouquet, 1876
C'est dès ses 24 ans qu'il publiera des dessins satiriques au sein des plus grands journaux tels Le Figaro ou Le Courrier Français. Son trait vif s'associe à des légendes acerbes...toute la société contemporaine y est observée. Toutefois, beaucoup de ses dessins ont aussi une portée politique et il tombe parfois dans l'excès notamment dans son combat antidreyfusard. Il apprécie également représenter les travers de la justice.
Apothéose: en 14-18, il devient correspondant de guerre et rend compte des évènements de la Grande Guerre et de ses soldats.
   Il se rapproche aussi, dans sa jeunesse, des Impressionnistes dont il applique les théories. Il réalise de magnifiques aquarelles lumineuses et élégantes et démontre son talent de coloriste.
Il devient clairement le peintre de la vie parisienne et représente aussi bien la société mondaine, les élégantes des théâtres que les maisons closes et la misère de la rue.

Le Client, 1878
Femme respirant des fleurs, 1883
Autres bons points pédagogiques: les cartels mentionnent souvent des citations liées aux oeuvres ou donnent des explications qui nous éclairent sur un point en particulier. De plus, l'exposition contextualise beaucoup l'époque à l'aide d'affiches, photographies d'époque...qui aident toujours à mieux comprendre les oeuvres.
Ses scènes de l'Opéra sont loin de l'image fastueuse et féerique de ses spectacles et loges mondaines, Forain préfère y faire vibrer la dûreté de la vie des danseuses qui sont souvent obligées de se soumettre à de riches hommes pour vivre décemment.


Dans les coulisses, 1900
Ses représentations de la vie parisienne lui permettent de créer des types de personnages dont il analyse les attitudes avec minutie, leur environnement devient secondaire et n'est qu'esquissé.

Jeune femme sur un yacht, 1885
L'acrobate
Son observation de Paris connaîtra son apothéose lors de la commande du Café Riche ("the place to be" à l'époque!) qui en 1894 commande des cartons à Forain pour des mosaïques réalisées par Facchina pour leur façade. Il y simplifie ses formes et réalise de grands aplats de couleur évoquant l'art de l'affiche qu'il expérimente auprès de Toulouse-Lautrec.

Femme avec loup et gants noirs, 1894

Le Souper, 1894
La femme est aussi très présente dans ses oeuvres à travers des nus émouvants et élégants, des modèles et leurs peintres incertains...Il excelle aussi dans les portraits de ses contemporains comme Anna de Noailles.

Anna de Noailles
A la fin de sa vie, Forain est ébloui par les Années Folles et représente avec fougue et audace sa vie nocturne. Il simplifie son trait en donnant une note d'inachevé à ses oeuvres: les silhouettes sont tout juste brossées et les décors suggérés. Ses peintures reflètent la soif de vivre et le nouveau rythme de vie libre pressé de la jeunesse!

Tango au cabaret
 Comme vous pouvez vous en douter, j'ai vraiment beaucoup aimé cette exposition. On découvre l'oeuvre d'un artiste mal connu mais aussi tout un pan de l'histoire de la vie parisienne...Et puis, je me répète encore et encore, le Petit Palais est le plus joli musée de Paris et puis on y retrouve pas la foule oppressante des autres institutions de la ville. On en profite!!!

Courez-y, ça se termine dimanche!

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