Il y a quelques semaines de cela, mon père et moi avons été conviés par la société Tectona, à visiter l'exposition "My Way" consacrée à Jean-Michel Othoniel et qui se déroule actuellement au Centre Pompidou.
Cherry on the cake: sachez que c'est l'artiste lui-même qui servait de guide...Un régal!
Cette première retrospective met en avant l'oeuvre d'un artiste singulier qui a toujours crée "à sa manière" (d'où le titre de l'expo). On comprend parfaitement le cheminement de sa création: de ses premières oeuvres modestes à ses installations de verre monumentales.
Nous avons commencé notre visite au sein de la Galerie des enfants très bien organisée avec "Le Réel Merveilleux". Je dois avouer que je trouve que les musées français sont très mauvais dans tout ce qui touche à la pédagogie vis à vis des enfants mais là, c'était réussi.
On y retrouve un atelier de la transparence, de l'écriture, de l'aquarelle, du puzzle des mots, interactif...le tout autour d'oeuvres d'Othoniel évoquant l'univers des voyages, des souvenirs et du merveilleux: parfait pour des enfants!
Le Petit Théâtre de Peau d'Ane, 2004 Oeuvre créée autour des marionnettes d'enfance de Pierre Loti en collaboration avec des lycées techniques |
Precious Stonewall, 2011 Oeuvre créée en Inde et montrée pour la première fois en France |
L'exposition se déroule au sein de neuf salles et évoque le parcours de l'artiste dans un ordre chronologique (depuis les années 1980). Comme toujours, les photos sont interdites à Pompidou (je ne vais pas refaire un speech sur le ridicule de cette règle!) donc ce fut un exercice difficile au début mais vers la fin, il n'y avait quasiment pas de surveillants alors je me suis bien lâchée!
C'est pourquoi, je ne présente pas ses premières oeuvres mais vous en parle rapidement.
La première salle présente ses "Insuccès photographiques" où l'artiste travaille ses photographies comme des ratés mais révèlent aussi une grande fragilité.
Par la suite, Othoniel travaille le soufre avec de petits objets, dans un premiers temps, mais il évolue rapidement vers des oeuvres sculptées plus importantes qui le poussent à collaborer avec des scientifiques. C'est cette expérience qui commence à lui révéler le travail de groupe et les voyages! Le soufre l'amène aussi vers des études du corps travaillées telles des fossiles...
En 1995, le travail collectif devient une évidence avec "Glory Holes", une performance réalisée en collaboration avec Daniel Larieux et ses danseurs.
Le "Collier-Cicatrice" de 1997 apparait, lui, comme son "premier collier de perles"!
En 1992, Othoniel découvre l'obsidienne et réalise qu'il veut travailler le verre.
En 1997, il devient donc l'artiste du verre et collabore avec les artisans de Murano pour des "fruits défendus" érotiques suspendus dans les jardins du Musée Guggenheim de Venise.
Ses oeuvres deviennent plus monumentales comme "Le Bateau de larmes" (2004), la station de métro du Palais Royal, "Le Kiosque des Noctambules" (2000) ou "Mon Lit" (2003).
Son univers se veut poétique et merveilleux mais comme tout conte, il peut être triste et cruel .
Black is beautiful, 2003 |
S'en suit des oeuvres plus abstraites et géométriques qui évoquent de gigantesques colliers de perles
Le grand noeud autoporté, 2011 |
Il faut vous dire à quel point Jean-Michel Othoniel était agréable et disponible, répondant à toutes les questions avec plaisir!
C'est extraordinaire de se voir expliquer les oeuvres par l'artiste en personne, ça change tout...On est loin des guides qui en font des tonnes ou des "experts" qui adorent la m..... intelectuelle! Avec l'artiste, on est dans le réel, le processus créatif et tout est clair! Génial!
Rivière blanche, 2003 Cette oeuvre est son premier collier autoporté. Elle fut réalisée pour l'exposition Contrepoint au Louvre. |
Sa démarche se tourne vers la philosophie et les mathématiques...Il représente des formulations comme en témoigne les oeuvres inspirées des noeuds borroméens de Lacan
Le grand double noeud de Lacan, 2011 |
Noeud de Lacan |
Je ne peux vous suggérer qu'une chose: Courez-y! C'est une très belle exposition claire et didactique. La scénographie est sobre afin de laisser tout son champ d'expression aux oeuvres.
Les visiteurs découvrent un artiste assez peu connu en fait et puis toutes ces perles de verre géantes donnent l'impression de se retrouver dans la peau d'une petite Alice aux pays des Merveilles qui se serait perdue chez un joaillier...
L'exposition s'achève le 23 mai alors ne perdez pas de temps!
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Par ici les petits mots:)