Ce dimanche, s'achève une autre très belle exposition parisienne: celle du Petit Palais consacrée à Giuseppe de Nittis.
Giuseppe de Nittis est assez peu connu du grand public et ceci s'explique notamment par le fait qu'aucune exposition ne lui ait été dédiée, à Paris, depuis, 1886! D'autre part, il est décédé en pleine gloire, à l'âge de 38 ans, en 1884.
D'origine italienne, il fonde, à Naples, en 1863, avec Marco de Gregorio et Frederico Rossano, l'Ecole de Resina, dédiée à la peinture de paysage rappelant l'Ecole de Barbizon.
Il s'installe à Paris en 1873 où il se rapproche des plus grandes figures de l'époque comme Edmond de Goncourt qui deviendra un de ses amis les plus proches, Manet ou Degas. Ces rencontres influencent son art et il développe une peinture de plein art de style impressionniste. Pour ces oeuvres, il ose également l'emploi du pastel dans ses grandes compositions (il est un des premiers à le faire) et met en scène sa belle épouse, Léontine et plus tard, son fils.
Ce qui m'a sans doute, le plus séduite, dans son travail, c'est sa peinture de la vie urbaine: paysages ou personnages.
En effet, Il aime représenter les transformations de Paris suite aux reconstructions d'après 1870, ses images de monuments en ruines avec des détails aussi pittoresques que des échafaudages rappellent, par ailleurs, les ruines poétiques d'Hubert Robert, quelques décennies auparavant!
La Place des Pyramides, 1875 |
Il s'intéressera également à l'architecture londonienne et à la Tamise, lors des séjours qu'il effectue dans la capitale britannique. Sa production oscille entre des oeuvres minutieuses et réalistes consacrées aux scènes urbaines et des tableaux plus fluides, "vaporeux" à la manière de Turner.
Comme je le disais, ce que j'ai préféré ce sont ses témoignages de l'époque et de la vie mondaine parisienne. En résultent des oeuvres léchées qui représentent avec minutie la vie des champs de course ou les soirées mondaines. Il est très attentif à la représentation des toilettes des élégantes, ce qui fait de ses réalisations des documents précieux pour l'histoire de la mode!
Dans le salon de la princesse Mathilde, 1883 |
Enfin, il faut savoir que Giuseppe de Nittis était aussi un "avant-gardiste", aux goûts pointus qui collectionne l'art japonais. Sa passion pour le Japon se retrouve dans ses créations à l'esprit japoniste: couleurs, compositions, formats en éventails...
Affiche de l'exposition avec son oeuvre d'esprit japoniste: Le kimono couleur orange, 1883-84 |
Je suis tombée sous le charme de cette exposition: d'une part, parce que j'aime vraiment cet artiste et d'autre part, parce que ses oeuvres sont parfaitement mises en valeur. La scénographie est sobre mais intelligente avec des panneaux explicatifs intéressants et des choix de coloris selon les thématiques, chaleureuses. La lumière est très agréable et les cartels clairs. Seule petite fausse note: la circulation est un peu confuse!
Comme le titre de l'exposition l'énonce, il s'agit réellement d'un peintre moderne, en phase avec son époque, appréciant la vie urbaine, le trait enlevé et les cultures exotiques. Il offre une oeuvre toute en élégance digne de l'esthète qu'il était et de la vie mondaine qu'il aimait observer! Un vrai coup de coeur!
Courez-y avant dimanche soir et puis le Petit Palais en soi est aussi le musée le plus charmant de Paris alors rien que pour ça, ça vaut le coup!
J'en profite, également, pour vous suggérer très vivement de découvrir le site http://www.exponaute.com/ qui vous permet de suivre de manière claire la programmation des expositions en France, des dernières news culturelles... et même d'être avertis avant la fin, des expositions que vous rêviez de voir! Ce site est très bien fait et je peux vous dire que ça manquait dans le paysage du web!
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