mercredi 20 juillet 2016

ET LA TENDRESSE?...BORDEL!

'Puissent tous les hommes se souvenir qu'ils sont frères' - Voltaire, Traité sur La Tolérance


Encore une fois, on a appuyé sur le bouton pause...Une pause pour, encore, affronter le tragique qui vient nous heurter de plein fouet. Les nouvelles se suivent et se ressemblent: beaucoup de haine, d'ignorance et de bêtise...On meurt à Bagdad alors qu'on fait ses courses, on meurt à Lahore en jouant au parc, à Orlando parce que notre orientation sexuelle ne plait pas, à Bruxelles en se rendant à son travail, à Istanbul en prenant un avion,...et encore tant et tant d'autres. En France les mauvais souvenirs ont ressurgi: après la communauté juive, les caricaturistes, les amateurs de rock et de verres en terrasse, les policiers, voilà qu'on vient saccager un rassemblement familial.
On nous intime sans cesse de nous y habituer, de comprendre que ces événements vont désormais faire partie de notre quotidien...Mais, honnêtement quel humain normalement constitué peut s'acclimater à la haine et à la violence, apprendre à vivre dans ces conditions? Pas moi, en tout cas. A chaque nouvelle dramatique, la tristesse et la colère ressurgissent, peut-être même plus fort que jamais tant c'est devenu lassant et éprouvant à la fois.

On ne fait pas d'analyses politiques sur ce blog et de toute manière, comme une grande majorité d'entres vous, on n'y comprend pas grand chose. Comment en est-on arrivé là? Comment en arrivent-ils là? Que peut/doit-on faire? Continuer à vivre normalement? Avoir peur tout le temps? 
Pourtant, si il y a bien une chose que je sais, c'est que je crois fondamentalement en la tolérance et au respect de l'autre, à défaut de parler d'amour tant ce mot peut impressionner. J'ai reçu une belle éducation forte d'ouverture d'esprit et de considération pour les autres. Et parce que justement je crois dur comme fer au pouvoir de l'éducation, j'ai hâte de devenir maman. Non seulement parce que j'ai hâte que Dame Nature accepte enfin d'assouvir ce besoin viscéral (mais ça c'est un autre sujet) mais parce que je ressens le besoin profond de transmettre des valeurs...mes valeurs, et, à mon tour, de peupler la Terre de petits êtres humains qui, eux, auront tout compris de la bienveillance. Je ne sais pas ce que c'est d'observer autrui en considérant sa couleur de peau, sa culture, son milieu social ou sa religion. Dans la belle école internationale que je fréquentais enfant, ma classe était constituée de pas moins d'une vingtaine de nationalités différentes, nous étions de toutes les couleurs et toutes les confessions et le programme pédagogique consistait en l'apprentissage quotidien des us et coutumes du pays de chaque enfant. L'école allait encore plus loin en nous expliquant les fondamentaux des religions qui étaient représentées parmi les élèves. Ainsi pendant Hanoucca, nous nous battions pour être celui ou celle qui solennellement allumerait la bougie du chandelier à 9 branches. Nous nous échangions des cadeaux pour la fête hindou, Divali, nous écoutions avec passion les épopées de Mahomet et nous recréions la Nativité à Noel. Nos mamans respectives devaient cuisiner et apporter des plats et desserts de leurs culture et, une fois l'an, il était de mise de revêtir le costume traditionnel de son pays d'origine. En nous poussant à connaitre et à comprendre l'autre, il nous est ainsi devenu impossible de détester ou de nous méfier de lui. Plus tard, je me souviens aussi avec émotion d'avoir rompu le jeune du Ramadan à Marrakech avec une famille qui nous a gâté (et gavé!) de mets plus divins les uns que les autres...Et, je pense à mon grand-père maternel qui a lui-même souffert du racisme à cause de sa double culture anglo-indienne et l'humiliation avec laquelle il se faisait virer, pendant ses déplacements professionnels, des hotels réservés aux blancs d'une Afrique du Sud en plein Apartheid. Tout ça pour vous dire qu'avec mon éducation et mon histoire, je n'ai que pu devenir un être tolérant et aimant, il n'en pouvait pas être autrement et c'est peut-être ça qu'il manque à beaucoup: une éducation ouverte et fraternelle. 
Le secret réside-t-il là? Distiller un peu de douceur pour apaiser la brutalité...

Alors voilà, ce long discours pour finir en images. Des images qui nous évoquent tendresse et joie...Pour que nous aussi, nous semions un peu de délicatesse.

Prenez soin de vous,

H.












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