lundi 28 janvier 2013

L'ART CINEGENIQUE D'EDWARD HOPPER...PAR HAYLEY

Bonjour à tous!
Dernière semaine pour aller admirer l'oeuvre de l'artiste américain, Edward Hopper (1882-1967), au Grand Palais, ce que je vous conseille vivement de faire!

Nighthawks - 1942
J'y suis moi-même allée la semaine dernière après avoir réservé mes places au début du mois de décembre: Hopper, ça se mérite!

J'ai toujours été une grande admiratrice de l'artiste et c'est avec délice que je me suis rendue à l'exposition.
J'étais heureuse de pouvoir enfin observer "pour de vrai" ses oeuvres emblématiques tout en découvrant ses dessins ou ses aquarelles moins connus.
L'accrochage suit une logique chronologique tout en regroupant les oeuvres selon des thématiques stylistiques ou techniques.

Courtyard at 48 rue de Lille - 1906

Ou quand l'oeuvre de jeunesse et l'oeuvre des dernières années se répondent: le silence à l'extrême...  
Sun in an Empty room - 1963
Au premier niveau, se trouvent donc ses oeuvres de jeunesse, ses illustrations commerciales...mais aussi des tableaux de ses contemporains et des artistes l'ayant influencé.
En effet, nous avons droit à une belle contextualisation: un concept que les musées français délaissent un peu alors que c'est souvent primordial pour appréhender un artiste ou un mouvement.
On débute avec Robert Henri, le professeur qui peint la futur femme de Hopper.


The Art Student, Robert Henri -1906
On retrouve aussi, accrochés aux cimaises, des tableaux d'Edgar Degas, de Felix Vallotton, Camille Pissaro ou Albert Marquet...Et c'est là un aspect très intelligent de l’exposition. 


Un bureau de Coton, Edgard Degas
The Eldorado, Walter Sickert
Montrer les inspirations de l'artiste américain pour mieux comprendre le cheminement de sa réflexion,l'acquisition de son style, de sa "patte"...par les emprunts qu'il fera aux maîtres français qu'il admire. (Et nous, visiteurs, pouvons observer concrètement ses échanges)

On découvre donc un Hopper amoureux de Paris qu'il découvre avant-même d'y séjourner (en 1906, 1909 et 1910)  grâce aux photographies d'Eugène Atget qui s'est donné pour mission de photographier Paris et laissera une documentation extraordinaire. 


Eugène Atget
Le rôle de la lumière, le cadrage et la place primordiale de l'architecture dans son oeuvre influencent à l'évidence Hopper.
De retour aux Etats Unis, il est rapidement assimilé à L'Ashcan School dont le fondateur est Robert Henri. On retrouve le même gout pour un certain réalisme dystopique (dont il se départira rapidement).


Promenade, Charles Burchfield
Là encore, l'accrochage propose des oeuvres de ses contemporains et collègues comme John Sloan, Geroge Bellows ou Charles Burchfield afin de mieux observer la différence du style d'Hopper ou au contraire créer des liens.


Soir bleu - 1914
Le tournant dans sa peinture!

Pour gagner sa vie, il pratique l'illustration commerciale mais c'est la découverte de la gravure en 1915 qui pose les jalons de sa peinture.


The Locomotive
Night on the El train
Il peint des aquarelles à Gloucester, en 1924, qui connaissent un franc succès. 


Deck of Beam Trawler- 1923
On entre avec ces oeuvres, peu à peu, dans l'iconographie "Hopperienne", on commence à voir poindre son style caractéristique:  l'architecture qui prend le dessus sur l'homme, la lumière: personnage à part entière du tableau, les femmes et hommes qui semblent porter un lourd secret, une mélancolie qui les poussent à la solitude...


Two on the Aisle -1927
Au second niveau, on retrouve les chefs d'oeuvre, de la consécration. Les oeuvres réutilisées par la publicité ou le cinéma et qu'on a l'impression de déjà si bien connaitre!

New York Pavements - 1924


On les assimile souvent à une image fantasmée de l'Amérique, mais c'est surtout une critique en substance qu'il délivre: celle d'une Amérique où tout va toujours trop vite, trop haut, trop loin ou les gens sont si seuls dans leurs grands buildings,...

House at Dusk - 1935
Et pourtant cette oeuvre si "américaine" est le fruit d'une assimilation de l'art français et des représentations de Paris.
On  identifie ce qu'on connait si bien de lui: le silence, la solitude, l'incommunicabilité (les personnages sont le plus souvent côte à côte et non face à face), ses couleurs franches (beaucoup de vert comme un espoir?!), les femmes dans l'attente, les fenêtres comme un appel à l'ailleurs, à la liberté...

Morning sun - 1952
Et ce réalisme à la frontière de l'abstrait qui se veut plus l'expression des émotions du peintre face à un paysage ou à une scène qu'une description précise.

Room in New York - 1932
J'ai beaucoup aimé cette exposition.
Les premières salles sont, il est vrai, un peu étouffantes au milieu de la foule mais étonnement les choses se calment en avançant dans le parcours.
J'ai apprécié la pédagogie de la contextualisation et de la compréhension de la construction de sa peinture.
Toutefois, j'ai trouvé le premier niveau mieux documenté que le second. 
Pour les oeuvres les plus célèbres, on manque d'éclaircissements!
Autre bémol: Le choix des murs gris pale pour certaines salles! Triste et sans intérêt. 
Dans ce cas, un vrai blanc aurait été parfait.
La lumière est, quant à elle, parfaitement maîtrisée. L'éclairage met en valeur la lumière émanant de ses oeuvres.

Ground Swell - 1939
Les passages entre les salles intitulés "Entracte" qui répondent à l'esprit cinématographique des oeuvres de l'artiste.

J'aurai peut-être souhaité que cette influence sur le cinéma d'Hopper soit un peu plus mise en avant. Après tout, c'est grâce à cette influence que beaucoup d'entre nous ont été familiarisés avec l'artiste. 

Pour le fun:



J'ai même trouvé une ressemblance avec la maison hantée de Disney!
 Vous l'aurez compris, courez-y!

Toutes les infos: ici

Bonne soirée
Bises!

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